Vendredi 2: 14h00 Départ de Paris. La bonne humeur est de rigueur. Les échos des précédents congrès nous promettent un week-end exceptionnel. Une seule ombre au tableau: nous n'avons pas de glacière. Il faudrait en trouver une en route, dès fois qu'on ramène des poissons.
Vendredi 2: 18h00 Arrivée à Vichy, l'excitation est à son comble, que va nous réserver notre premier congrès? Quelle sera notre première image? Sur la droite, l'ETAP Hôtel, où nous avons des chambres de réservées, puis tout de suite, une petite flèche jaune, portant les lettre AFC. L'hippodrome contourné, nous arrivons devant un grand bâtiment, siège de l'ATV (Aquariophilie Terrariophilie de Vichy). On nous confirme que les conférences et les repas auront bien lieu ici, mais que l'accueil, se fait un peu plus loin, dans un autre bâtiment, plus grand encore. Nous en franchissons timidement la porte et restons bouche bée devant l'alignement des bacs: c'est ici que se déroulera la fameuse bourse aux cichlidés, 268 bacs alignés et cloisonnés. Ils sont en eau, aérés et chauffés, mais peu contiennent déjà des poissons.
Vendredi 2: 19h00 ETAP Hôtel. Les chambres sont très bien, simples et fonctionnelles. Le temps de poser les sacs et nous voilà repartis pour le centre des activités, où nous allons prendre notre premier repas. Ils commencent à l'heure, nous allons vite le comprendre; même une conférence inachevée ne peut en retarder le début.
Vendredi 2: 19h30 Un peu déboussolés, nous nous asseyons en bout de table et faisons immédiatement connaissance avec nos voisins. Ils viennent du sud de la France, participent à la bourse en temps que vendeurs, et ont eu quelques problèmes en route avec les poissons. Ils en ont perdu pour 700F. Nous nous regardons un peu héberlués, la valeur marchande a l'air de primer sur l'animal. Puis nous échangeons nos expériences respectives, discutons du congrès (ils n'en sont pas à leur premier), et apprenons à reconnaître l'équipe dirigeante dont ils nous parlent volontiers.
Vendredi 2: 21h00 Nous découvrons Vichy.
Samedi 3: 09h00 Petit déjeuner à l'ETAP hôtel, nous nous dépêchons pour ne pas rater la première conférence, un film de JC Nourissat.
Samedi 3: 10h00 Nous découvrons avec ce film, nous, les puristes du Malawi, les grands cichlidés américains, et remarquons qu'ils ont l'air d'avoir un sacré caractère. Un petit saut à la bourse, où les bacs commencent à se remplir, et nous regardons différemment les jeunes cichlidés américains. C'est vrai qu'ils ont un look, regarde le gros bleu, là, ah, si j'avais un grand bac!
Samedi 3: 12h00 Le repas nous fait rencontrer cette fois un passionné des grands cichlidés américains. Décidément, ils sont partout. Et il nous confirme que ce sont des poissons très attachants, il nous raconte sa visite chez JC Nourissat dont l'immense installation nous fait crever de jalousie. Celle de notre interlocuteur est enviable également. Nous ne nous étendons pas sur la taille de nos bacs...
Samedi 3: 14h00 Même si nous ne sommes pas passionnés par ce poisson, la conférence sur le discus est intéressante. Ce sont vraiment des spécialistes qui confrontent leurs expériences. Mais non, nous ne fonçons pas voir les discus à la bourse...
Samedi 3: 15h30 Ils sont fous, les aquariophiles qui vont collecter eux-mêmes des poissons. Au cours, de la conférence d'Antoine Seva, nous les voyons passer les mains sous les racines immergées de petits cours d'eau pour dénicher de beaux spécimens de Loricariidés, au risque de se faire morde par des serpents. Déjà que batifoler dans l'eau boueuse nous paraissait limite...
Samedi 3: 17h00 L'assemblée générale nous permet de mieux cerner les différentes figures de l'AFC. Nous retenons les quelques chiffres clés de l'association. A la sortie, Pierre achète l'autocollant officiel de l'AFC. Ça y est, on est des pros.
Samedi 3: 17h30 La conférence que nous attendions, la seule sur l'Afrique. Les photos du Tanganyika sont magnifiques, et le récit très émouvant. On découvre à travers le diaporama, l'expérience d'Africa, importateur de cichlidés. On apprend que les installations ont été détruites au cours des derniers événements survenus au Zaïre. On voit les pêcheurs à l'oeuvre, les installations, les conditions de collecte et de travail. Notre émotion est interrompue par le vin d'honneur offert par la municipalité, qui ne peut pas attendre la fin de la conférence. On est venu pour bouffer ou pour parler poissons?
Samedi 3: 19h00 Vin d'honneur rapide suivi du grand banquet tant attendu par tous. C'est au milieu des poissons qu'il se déroule, à notre grande surprise. Ils vont être en forme, demain, pour la bourse. Ils sont presque tous là, j'en ai repéré deux, des Labeotropheus trewavasae chilumba. J'hésite, ils sont petits, peut-être que ce sont deux mâles, et je n'ai pas de glacière. A table, nous échangeons nos expériences avec un aquariophile qui participe lui aussi à son premier congrès. Il a 14 bacs, dans une fish room, il maintient des cichlidés du Malawi, du Tanganyika, des américains et des discus. Encore une petite installation!
Le tirage de la tombola se fait dans un brouhaha total, il faut tendre l'oreille pour tenter de connaître les numéros des heureux gagnants. La chance est avec nous (seulement une quarantaine de billets en notre possession), je gagne un système de décantation Eheim 2448 (prononcer Eheim) et un filet garni contenant un magnifique carnet en skaï, un ancien numéro d' aquagéographia sur les lézards et... trois boites de granulés périmées depuis un an. Pierre gagne quasiment le même filet garni, mais le joli carnet est remplacé par deux pieds d'anubias (voir bac 96 litres) et un lot de petits cailloux en plastique. Et bien sûr comme tout le monde, trois boites de nourriture périmées. C'est promis, dès qu'on organise une tombola, on les remet en jeu.
La soirée se termine fort tard, quelques cichlidophiles dansent encore, les danseuses brésiliennes n'ont finalement fait que de brèves apparitions. Parmi les bacs, les plus consciencieux ou les plus anxieux vérifient les derniers paramètres.
Dimanche 4: 09h00 Petit déjeuner à l'ETAP hôtel, nous nous dépêchons pour ne pas rater les dernières conférences. Je suis fatigué, j'ai passé la nuit à penser à mes Labeotropheus, je les prends, je les prends pas, je les prends, je les prends pas. Finalement, je suis arrivé à un compromis: j'irai vers eux sans courir à l'ouverture des portes. S'ils sont encore là, ils feront partie du voyage retour.
Dimanche 4: 10h00 Les conférences sur les Crenicichla et Madagascar sont bien suivies. La salle est pleine.
Dimanche 4: 12h00 Le repas nous fait rencontrer un passionné du Tanganyika qui vend environ 350 poissons. Il est persuadé que tout va partir et il a raison. C'est un habitué des bourses. Il fait de l'élevage quasi industriel.
Dimanche 4: 14h00 Sous la pression de la foule qui s'amasse depuis 13h00 devant la porte d'entrée, une des vitres cède. C'est la ruée: au moment où je parviens à entrer, certains sortent déjà avec des poissons. Je vais sans me presser vers mes Labeotropheus, le bac est vide. Tant pis. Je fais un tour, on se croirait sur un marché, j'en prends pour 100F!, mets m'en 5!, tu fais des trio?, ils ont quel âge?
Dimanche 4: 16h00 C'est fini, les stands deviennent déserts, la quasi totalité des poissons a été vendue, on commence à vider certains bacs, la criée touche à sa fin. Nous repartons sans poissons (de toute façon, on n'était pas équipés pour les ramener), un dernier regard et on s'imagine déjà l'année prochaine, vendant ou achetant, remplissant les glacières...